Ma première brocante en Ile-de-France

Avertissement : La rédaction de cet article a démarré peu après la brocante, en mai 2017… en attendant sagement que je veuille bien terminer. Nous sommes donc en mai 2017, et pas en décembre 2019 !

J’en ai déjà parlé, j’ai un problème. J’avais besoin d’une solution pour offrir un nouveau foyer à mes ex-objets bien aimés (et pour me faire un peu d’argent de poche). Alors, je me suis inscrite à la brocante de ma petite ville.

Mais pas sans m’être posé auparavant quelques questions existentielles.

Combien de mètres pour mon stand ? M’inscrire à la brocante plutôt confidentielle qui aura lieu dans 10 jours ou à celle plus importante dans 2 mois ? Est-ce qu’il va pleuvoir ? Est-ce qu’il va y avoir du monde ? L’inscription est chère, vais-je réussir à la rentabiliser ? Et si je ne vendais rien ? Et si les gens marchandaient trop ? Et les gens regardaient mes affaires avec dédain ? Et s’ils manipulaient tout, bousculaient tout, mettaient le bazar, sans rien acheter ?

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Préparatifs pour la brocante

L’avant brocante n’a pas été de tout repos. Tu trouveras peut-être que c’était un poil excessif.

  • Une après-midi consacrée à rassembler et préparer des vêtements (ceux de mon fils et les miens, car ils ne partent pas sur le bon coin) et des affaires de couture inutilisées.
  • Vingt minutes de train à faire mentalement le tour de la maison et une liste du reste des affaires à vendre. (Jusqu’ici tout va bien.)
  • Une matinée à les rassembler et à les préparer pour la vente.
  • Un peu de tri des affaires de bricolage inutilisées de mon compagnon, avec son aide et son accord (ça fait bien deux ans que j’en rêve !!).
  • Une promenade à l’autre bout de la ville pour repérer les lieux et m’inscrire.
  • Une énorme demi-journée pour réorganiser les vêtements dont ma belle-fille m’a confié la vente et pour leur attribuer un prix.
  • Une immense soirée de repassage (toujours en grande majorité les vêtements de ma belle-fille).
  • De nombreux cauchemars prenant la brocante pour thème.
  • A nouveau quelques heures de préparatifs divers et variés.
  • Une virée de dernière minute en magasin de bricolage pour trouver un portant.
  • Une razzia dans la cave de ma voisine qui m’a proposé de me prêter des bacs de rangement tout neufs.

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Tu l’auras compris, j’ai eu besoin de me sentir préparée. Je n’ai pas voulu devoir réfléchir le jour J au prix des choses. J’ai donc aussi choisi de préparer des petites étiquettes pour tous les objets et vêtements. Un petit mois de préparatifs c’était pile ce qu’il me fallait.

J’avais été franchement choquée par le prix des stands, qui ne peuvent être réservés que par multiples de 2 mètres (à 24€ les 2 mètres !) Et j’avais très peur que mon investissement ne soit pas rentabilisé.

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Au fur et à mesure que le jour J approchait, les prévisions météo se dégradaient. La veille au soir, nous avons tout de même chargé à bloc notre Picasso (laissant tout juste 3 petites places : une pour le conducteur, une pour le siège bébé pour mon fils et une pour moi).

Il a alors fallu voir la réalité en face. Il ne manquait pas grand-chose pour que tout rentre. Mais, malgré une grande optimisation de l’espace, il faudrait faire un second tour le lendemain.

brocante - désencombrement - comme une plume - vie douce et légère
Evolution de mon mur – juste avant la brocante

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Installation du stand

J’avais déjà fait une brocante avec mes parents, en Alsace, quand j’avais 12 ans, alors je pensais savoir à quoi m’attendre.

Les véhicules n’étaient même pas déchargés que des nuées de semi-professionnels partaient déjà à l’assaut des stands. Impossible de me concentrer sur quoi que ce soit. J’aurais voulu décharger dans le calme, préparer tranquillement mon stand. Au lieu de ça : « C’est combien ça, Madame ? » me demande un homme qui me tend la veste que je viens de poser. Ma veste… D’autres attrapent mes sacs et mes cartons pour voir leur contenu. Y compris mon sac à dos. D’autres m’interpellent : « Vous vendez des téléphones portables ? » « Des tablettes ? » « Du cuivre ? »

Gloups.

Je me suis adapté au bazar ambiant, non sans frustration. J’ai mis en « sécurité » mes affaires personnelles au fond des piles de cartons que j’ai péniblement réussi à vider. J’ai gardé un œil sur le brassage perpétuel et désordonné qui avait lieu autour de moi et j’ai répété encore et encore : « Non, non, pas d’électronique. »

Quelques particuliers matinaux faisaient aussi le tour des stands au moment de l’installation, avec des demandes spécifiques. « Vous vendez des fèves ? » « Je cherche des billes pour mes enfants. »

Environ une heure plus tard, le gros de la vague était passé. Je me suis sentie soulagée. J’ai pu finir de peaufiner mon stand. Je ne m’attendais pas du tout à cela !

Au final, ça m’a pas mal chamboulée dans mon organisation. Au point que je me suis rendue compte le lendemain que j’avais oublié de vider un de mes sacs de choses à vendre.

Mais, une fois installée, j’ai pu passer le reste de ma journée à jouer à la marchande.

brocante - désencombrement - comme une plume - vie douce et légère
Et hop, mon stand est enfin prêt. La brocante peut commencer !

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Déroulement de la journée

J’avais peur d’être fatiguée, de ne pas tenir une journée entière, de ne pas arriver à organiser de petites pauses. Au final, j’étais portée par une énergie un peu électrique qui m’a permis de tenir toute la journée, relativement calme et très efficace. Par contre, cette intensité a eu un prix. Je me suis écroulée les jours suivants. Je n’ai pas ressenti le besoin de faire de pause (pas même de pause pipi !) entre 6h et 19h. J’ai à peine pu manger le matin comme le midi.

La météo avait été un sujet de préoccupation les jours précédents la brocante. Je m’étais donc préparée à une potentielle averse. Le jour J, il a fait très beau le matin. Mais je tablais le gros de mes ventes sur la tranche horaire 14-16h avec les familles du quartier en promenade du dimanche.

Un peu avant 14h, le ciel est devenu menaçant. J’ai pu bâcher mon stand juste avant l’averse.

brocante - pluie - désencombrement - comme une plume - vie douce et légère
Et hop ! La pluie peut tomber, mon stand est bâché !

J’ai d’ailleurs été très étonnée de constater que les bâches n’arrêtaient pas les acheteurs potentiels, qui les soulevaient tranquillement pour regarder dessous, sans se soucier des dégâts que l’eau pouvait faire sur tout ce qui se trouvait en dessous.

Le ciel est resté gris avec un peu de soleil à nouveau vers 16h. Il y a eu très peu de passage l’après-midi.

Puis, à 18h, au moment où je commençais à remballer, il y a eu de violentes rafales de vent qui ont emporté une partie de mon stand et des stands environnants. J’ai vu des cartons (dont les miens) défiler dans la rue où nous avions nos stands. Mon portant était déjà tombé sur les babioles en verre du stand voisin (heureusement sans casse) suite à un petit coup de vent dans la journée.

Au moment de remballer, une énorme bourrasque a carrément renversé le portant sur le sol, permettant aux vêtements de nettoyer le bitume… Avec l’humidité et la précipitation dans le remballage, l’une des robes a déteint sur une dizaine de vêtements, que je n’ai pas réussi à récupérer par la suite.

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Bilan de cette journée de brocante

J’avais réservé 2 mètres linéaires et c’était vraiment très peu vue la quantité de choses que je voulais vendre. Mais 4 mètres, ça aurait été beaucoup beaucoup trop !

Nous avons eu la chance d’avoir des voisins sympas et peu encombrants, qui avaient une toute petite table et faisaient de la vente de gâteaux. Ils ont d’ailleurs bien nourri mon fils, qui était absolument ravi de manger autant de gâteaux en une seule journée !

Mon stand débordait d’environ 50 cm sur le stand voisin et j’ai aussi pu profiter du fait que le stand voisin vendait pas mal de meubles pour m’étaler vers l’avant avec mes caisses de vêtements.

Les vêtements de bonne qualité sur les portants ont été pas mal regardés, mais rien n’a été acheté.

Les vêtements de moins bonne qualité dans les bacs à 2 euros, 1 euro et 50 centimes ont été brassés des centaines de fois. J’ai vu la même petite robe à fleurs attirer une trentaine de personnes, sans jamais que personne ne parte avec. Ces vêtements là sont ceux qui sont partis le plus.

Les vêtements pour bébé (j’avais gardé les plus mignons pour la brocante) ont assez peu attiré le regard et malgré l’examen minutieux de plusieurs intéressés, ils n’ont pas trouvé de nouveau foyer.

J’ai vendu des étagères en plastique et des rideaux occultants à prix cassés. Mais le reste des babioles et objets utiles n’a pas trouvé preneur. J’avais pourtant pris soin de fixer des prix très intéressants !

J’avais aussi passé plusieurs jours à extraire les pièces de nos portemonnaies après chaque course et à rassembler toutes celles qui trainaient dans la maison, ainsi que quelques billets. Je voulais être en capacité de rendre la monnaie quand on me payait avec des billets. Ca n’a pas été du luxe !

Au final (et après avoir soustrait toute la monnaie avancée), nous avons gagné environ 70 euros. Ca peut sembler beaucoup… Sauf qu’un peu plus de 50 euros venaient des ventes de vêtements, chaussures et sacs de ma belle-fille. Une fois les 24 euros de stand déduits, il ne restait justement qu’une cinquantaine d’euros… sans compter l’achat du portant.

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Grosse déception

Financièrement, sans les vêtements de ma belle-fille, je ne serais pas du tout rentrée dans mes frais. Mais comme les bénéfices de ses ventes étaient pour elle (50 euros), une fois déduits le portant (7 euros) et le métrage (24 euros), tu constateras qu’il ne reste plus rien des 70 euros gagnés !

Du point de vue du temps investi, tu l’as constaté, la préparation en amont était assez intensive. Mais j’étais enthousiaste à l’idée de bien me préparer pour bien vendre. Par contre, le travail en aval a été conséquent lui aussi et extrêmement frustrant. Il a fallu faire cinq ou six lessives pour laver les vêtements tombés au sol pendant la mini tempête, tant il y avait de volume. Essayer tant bien que mal de sortir les tâches de teinture. Trouver des endroits où sécher tout ce linge.

brocante - désencombrement - lessive - orage - comme une plume - vie douce et légère
Des lessives encore et encore, pendant plusieurs jours. Merci l’orage !

Humainement, j’étais invisible pour la grande majorité des gens. Ou hyper sollicitée par ceux qui voulaient à tout prix marchander des prix déjà très cassés. (Ca me rappelle un peu Le Bon Coin, d’ailleurs.)

Bref, j’ai été très déçue par cette brocante. Et je ne vois pas trop ce que je pourrais faire différemment pour que cela se passe mieux si c’était à refaire intégralement. (D’ailleurs, si tu as des idées, je suis preneuse !!)

C’était ma première brocante en Ile-de-France, ce sera très vraisemblablement aussi ma dernière !

Par contre, je suis contente d’avoir fait cette expérience. Il est toujours très intéressant de sortir de sa zone de confort !

Aujourd’hui, lorsque je passe sur les brocantes autour de chez moi, je vois un grand nombre de gens qui doivent faire des chiffres assez similaires au mien. Je trouve cela très peu payé pour une énorme journée de travail.

Cela dit, il doit y avoir plein de gens pour qui les brocantes se passent bien. Sans tempête et avec des prix bien plus abordables pour le mètre linéaire !

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Et toi ?
As-tu déjà participé à une brocante ? Comment t’es-tu préparé.e ? Comment cela s’est-il passé ? Quel bilan en as-tu tiré ?
Si tu es un.e pro de la brocante, tu sais peut-être ce que j’aurais pu faire pour que cette journée se passe mieux ?
Raconte-nous !

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